« J'ai manqué le mini concert », dit-on à chaque coin de rue.
Mais c'est un festival très riche, on ne peut pas être partout, surtout que les initiatives se multiplient : contes à domicile, musique dans la rue, interventions tout terrain et j'en passe…
Raconte-Arts est incontestablement le seul festival ou l'on aimerait pouvoir se téléporter et être partout à la fois. Hélas on ne peut pas, mais heureusement qu'on remet ça chaque année !
On investit les cafés, les tajmaits… En Kabylie, ce sont des lieux « sacrés ».
Une chose est sûre, le journal en est à son quatrième numéro et nous attendons de vous des échos !
CE VENDREDI MATIN…
Par Michel T.
Au café « le garage », cela devient la coutume, Mohand est ses musiciens donnent le ton et le rythme, on y danse même… En voil{ un témoignage parlant :« Mon amie et moi voulons prendre un café. Le seul endroit où nous pouvions en prendre un, c'est le Café du Garage. Mais tu t'imagines ? Rentrer dans un café, pour une femme ! Quelle honte !
Nous avons pris notre courage à deux mains et à l'intérieur : surprise ! Il y avait toute l'équipe de Raconte-Arts. Ahmed du groupe Icenwiyen a pris sa guitare et quelle ambiance ! On a cassé la baraque et on a pris notre café, chanté, lancé des youyous et même dansé au café ! Vous vous rendez compte ?! C'est ça l'esprit Raconte-Arts, et tant-pis pour les racontars ! » nous a raconté Madame Metref.
Et de là le p'tit groupe prend la route vers la fontaine des femmes en contre-bas de la Tadjemaît où Denis Martinez continue { faire « parler » les murs…
En effet, la fontaine a pris un air de Raconte-Arts. En effet, Abdelhafidh, de l'École des beaux-arts de Mostaganem, intervient, mêlant signes, motifs et mots.
Fillettes et femmes continuent à venir puiser de l'eau avec un sourire, intrigué et amusé en jetant un oeil sur leur nouvelle fontaine.
Je croise un atelier d'écriture itinérant, je vais me rendre à l'atelier masques… Demain, suite de la vie des ateliers (appel à contribution).
IL N'EST JAMAIS TROP TARD POUR BIEN FAIRE !
Par Doudouche
Si je devais résumer la journée d'hier, du moins de 6h à 18h, je crois que je mettrai trois points de suspension, voire plus. Eh oui, « scribouilleuse » que je suis, j'étais absente. Mais il se passe toujours un tas de choses à Raconte-Arts, je peux donc être pigiste, même en fin de journée !
Je ne sais plus qui m'avait dit à mon arrivée que les femmes étaient à la fontaine pour une « impro-conte ». Mais étourdie que je suis, j'ai oublié de prononcer le mot magique « LAQUELLE ? ». La légende raconte qu'il y a 99 sources, franchement ! Il nous faudrait un GPS !
Dans l'une des nombreuses ruelles de Djemâa Saharidj, j'ai croisé Fouad en pleine performance murale, à l'aide de ses pinceaux et de ses pots de peinture, il a fait surgir un portrait grandeur nature à côté duquel on peut lire : « Restez sereins, soyez vivants ».
Sur les coups de 19h, direction placette Aissat-Idir où Damien nous propose un atelier « langage des signes ». J'ai toujours voulu apprendre ça, je trouve ça beau que de se la mettre en sourdine et de communiquer avec les mains et les expressions du visage… Pour une débutante je ne m'en sors pas mal ! LOL
Après le diner, on distribue les bougies et on fait un p'tit tour dans le village, c'est la Déambulation nocturne comme chaque année, avec en tête de peloton la troupe Gnawa de Blida, sans oublier de signaler l'apparition de Koceila et de Fares déguisés respectivement en « cannet'homme » et « plant'homme ».
Vers minuit, je me dirige vers la place Aissat-Idir pour rejoindre notre voiture et je vois cette vague totalement masculine sortir de là. L'espace de deux secondes, on s'est demandé ce qui c'était passé, mais quand on a vu Kaki, on a tout de suite compris ; il a encore « fait des siennes ». Il faut dire qu'il draine beaucoup de monde ce titi Parisien !
Après une nuit de sommeil bien méritée (des mantes religieuses se sont invitées dans mes rêves ! Si l'un d'entre vous en a l'interprétation, qu'il vienne me voir), j'ai pris le café au café (évidemment !) d'en bas avec mon père, on a su par France 24 qu'on était en train de redresser le Concordia, vous savez le fameux paquebot qui… Bref ! J'ai rejoint la place de Tala Mezziyen et j'ai commencé à rédiger le journal ! Avant de prendre place avec Émeline au « Café du Garage » pour un atelier « boucles d'oreille » presque privé. C'est fou tout ce qu'on peut fabriquer avec des photos, de la colle, des ciseaux et quelques petits accessoires… En tout cas je me suis régalée. « Merci », Émeline
Autour de nous, un air d'Aït-Menguellet s'est élevé, les gens se sont mis { danser… belle ambiance ! Pendant ce temps, Denis peaufine son oeuvre { Tajmait. Djamal « le dentiste », discret mais actif, a étalé tous ses masques sous le platane, des masques hauts en couleurs, faits de cartons, de sachets et autres emballages. Avis aux enfants, les grands et les p'tits, qui veulent les porter le jour du carnaval…Il fait chaud, les cigales chantent, et Raconte-Arts se poursuit…
RENCONTRES
« TILELLI N TILI, NEΓ TILI N TLELLI. »
LA LIBERTÉ DE L'OMBRE, OU L'OMBRE DE LA LIBERTÉ.
Par Marion DD.
Dans les recoins, dans le calme du square… sous le préau déserté, toujours après minuit, dans l'obscurité silencieuse, sans carrosse ni citrouille. Au début, il y a juste des garçons, assis à parler doucement, puis d'on ne sait où surgit une mandole et l'un d'entre eux par inadvertance s'en saisit.
Chaabi kabyle ou algérois, chaoui, fusion des genres, improvisations aussi nourries de tradition, voix graves aux larges tessitures, mélopées envoutantes, flûte traversière made in Japan évadée de son cadre classique qui sort timidement de son boitier et note après note, les graves d'abord – on entend moins les couacs –, essaie de se mêler, de se mélanger, de
partager les envolées de la voix vers la noirceur du ciel, la mandole circule de main en main comme s'ils n'avaient fait que ça tous les jours de leur très jeunes vies.
Et puis, il y a Hoho, le jeune du village, le chouchou de la troupe, qui chante de sa voix rocailleuse et pour qui ils allument tous leurs briquets comme dans les plus grands concerts de Genesis.
La mandole poursuit son chemin. Il est deux heures et demie. On dirait des anges tombés du ciel. Quel âge peuvent-ils avoir, tous ces jeunes virtuoses ? 24 ou 25 ans… Rapide soustraction : 2012 – 24 = 1988… « La beauté sauvera le monde », dit Dostoïevski.
LES BLOUSES BLANCHES
Par Michel T.
Quelle surprise de voir dès le premier dans le foule virevolter ces jeunes garçons et filles avec leur "karaku" blanc, marqué de l'insigne du Croissant rouge algérien. Très vite, le dialogue s'engagea et nous apprenons qu'il y a une cinquantaine de secouristes bénévoles dans la daïra de Mekla, que leur formation a duré 5 mois à raison d'une demi-journée par semaine. Leur enthousiasme, leur présence, leur participation ici et là nous a beaucoup touché. Merci à vous !
LE COURRIER DES LECTEURS
LENDEMAIN D'UNE NUIT DE CONTES.
Par Hanifa H. ; une fidèle
Sur la place du village, les gens ont l'air détendus, surtout après la bonne "douche" de fraicheur donnée à la place mythique, et à la folle Nuit de contes.
Les gens du village ont découvert, { Tala Mezziyen, la centième source de Djemεa. Puisse le cruel Roi des sources disparaître à jamais de leur horizon et laisser couler encore ces merveilleuses cascades et rigoles d'eau limpide et fraîche.
Ceci dit : qu'est devenue Dame Poésie dans ce neuvième Raconte-Arts ? Où sont passées Muses et Déesses de la rime et du verbe ? De grâce, un peu plus de poésie dans cet environnement qui s'y prête si bien !
Merci à tous, à chacun d'entre nous, de contribuer chacun à sa manière à la bonne réussite de Raconte-Arts.
VIE DU VILLAGE
L'équipe de Raconte-Arts présente ses sincères condoléances aux familles touchées par le deuil de Boumediene Ouahmed et de Malha Beloui. Puissent-ils reposer en paix.
L'ÉQUIPE DE RÉDACTION; DOUDOUCHE, A. DJOUDI, GHENAS, DDA MICHEL.
Mais c'est un festival très riche, on ne peut pas être partout, surtout que les initiatives se multiplient : contes à domicile, musique dans la rue, interventions tout terrain et j'en passe…
Raconte-Arts est incontestablement le seul festival ou l'on aimerait pouvoir se téléporter et être partout à la fois. Hélas on ne peut pas, mais heureusement qu'on remet ça chaque année !
On investit les cafés, les tajmaits… En Kabylie, ce sont des lieux « sacrés ».
Une chose est sûre, le journal en est à son quatrième numéro et nous attendons de vous des échos !
CE VENDREDI MATIN…
Par Michel T.
Au café « le garage », cela devient la coutume, Mohand est ses musiciens donnent le ton et le rythme, on y danse même… En voil{ un témoignage parlant :« Mon amie et moi voulons prendre un café. Le seul endroit où nous pouvions en prendre un, c'est le Café du Garage. Mais tu t'imagines ? Rentrer dans un café, pour une femme ! Quelle honte !
Nous avons pris notre courage à deux mains et à l'intérieur : surprise ! Il y avait toute l'équipe de Raconte-Arts. Ahmed du groupe Icenwiyen a pris sa guitare et quelle ambiance ! On a cassé la baraque et on a pris notre café, chanté, lancé des youyous et même dansé au café ! Vous vous rendez compte ?! C'est ça l'esprit Raconte-Arts, et tant-pis pour les racontars ! » nous a raconté Madame Metref.
Et de là le p'tit groupe prend la route vers la fontaine des femmes en contre-bas de la Tadjemaît où Denis Martinez continue { faire « parler » les murs…
En effet, la fontaine a pris un air de Raconte-Arts. En effet, Abdelhafidh, de l'École des beaux-arts de Mostaganem, intervient, mêlant signes, motifs et mots.
Fillettes et femmes continuent à venir puiser de l'eau avec un sourire, intrigué et amusé en jetant un oeil sur leur nouvelle fontaine.
Je croise un atelier d'écriture itinérant, je vais me rendre à l'atelier masques… Demain, suite de la vie des ateliers (appel à contribution).
IL N'EST JAMAIS TROP TARD POUR BIEN FAIRE !
Par Doudouche
Si je devais résumer la journée d'hier, du moins de 6h à 18h, je crois que je mettrai trois points de suspension, voire plus. Eh oui, « scribouilleuse » que je suis, j'étais absente. Mais il se passe toujours un tas de choses à Raconte-Arts, je peux donc être pigiste, même en fin de journée !
Je ne sais plus qui m'avait dit à mon arrivée que les femmes étaient à la fontaine pour une « impro-conte ». Mais étourdie que je suis, j'ai oublié de prononcer le mot magique « LAQUELLE ? ». La légende raconte qu'il y a 99 sources, franchement ! Il nous faudrait un GPS !
Dans l'une des nombreuses ruelles de Djemâa Saharidj, j'ai croisé Fouad en pleine performance murale, à l'aide de ses pinceaux et de ses pots de peinture, il a fait surgir un portrait grandeur nature à côté duquel on peut lire : « Restez sereins, soyez vivants ».
Sur les coups de 19h, direction placette Aissat-Idir où Damien nous propose un atelier « langage des signes ». J'ai toujours voulu apprendre ça, je trouve ça beau que de se la mettre en sourdine et de communiquer avec les mains et les expressions du visage… Pour une débutante je ne m'en sors pas mal ! LOL
Après le diner, on distribue les bougies et on fait un p'tit tour dans le village, c'est la Déambulation nocturne comme chaque année, avec en tête de peloton la troupe Gnawa de Blida, sans oublier de signaler l'apparition de Koceila et de Fares déguisés respectivement en « cannet'homme » et « plant'homme ».
Vers minuit, je me dirige vers la place Aissat-Idir pour rejoindre notre voiture et je vois cette vague totalement masculine sortir de là. L'espace de deux secondes, on s'est demandé ce qui c'était passé, mais quand on a vu Kaki, on a tout de suite compris ; il a encore « fait des siennes ». Il faut dire qu'il draine beaucoup de monde ce titi Parisien !
Après une nuit de sommeil bien méritée (des mantes religieuses se sont invitées dans mes rêves ! Si l'un d'entre vous en a l'interprétation, qu'il vienne me voir), j'ai pris le café au café (évidemment !) d'en bas avec mon père, on a su par France 24 qu'on était en train de redresser le Concordia, vous savez le fameux paquebot qui… Bref ! J'ai rejoint la place de Tala Mezziyen et j'ai commencé à rédiger le journal ! Avant de prendre place avec Émeline au « Café du Garage » pour un atelier « boucles d'oreille » presque privé. C'est fou tout ce qu'on peut fabriquer avec des photos, de la colle, des ciseaux et quelques petits accessoires… En tout cas je me suis régalée. « Merci », Émeline
Autour de nous, un air d'Aït-Menguellet s'est élevé, les gens se sont mis { danser… belle ambiance ! Pendant ce temps, Denis peaufine son oeuvre { Tajmait. Djamal « le dentiste », discret mais actif, a étalé tous ses masques sous le platane, des masques hauts en couleurs, faits de cartons, de sachets et autres emballages. Avis aux enfants, les grands et les p'tits, qui veulent les porter le jour du carnaval…Il fait chaud, les cigales chantent, et Raconte-Arts se poursuit…
RENCONTRES
« TILELLI N TILI, NEΓ TILI N TLELLI. »
LA LIBERTÉ DE L'OMBRE, OU L'OMBRE DE LA LIBERTÉ.
Par Marion DD.
Dans les recoins, dans le calme du square… sous le préau déserté, toujours après minuit, dans l'obscurité silencieuse, sans carrosse ni citrouille. Au début, il y a juste des garçons, assis à parler doucement, puis d'on ne sait où surgit une mandole et l'un d'entre eux par inadvertance s'en saisit.
Chaabi kabyle ou algérois, chaoui, fusion des genres, improvisations aussi nourries de tradition, voix graves aux larges tessitures, mélopées envoutantes, flûte traversière made in Japan évadée de son cadre classique qui sort timidement de son boitier et note après note, les graves d'abord – on entend moins les couacs –, essaie de se mêler, de se mélanger, de
partager les envolées de la voix vers la noirceur du ciel, la mandole circule de main en main comme s'ils n'avaient fait que ça tous les jours de leur très jeunes vies.
Et puis, il y a Hoho, le jeune du village, le chouchou de la troupe, qui chante de sa voix rocailleuse et pour qui ils allument tous leurs briquets comme dans les plus grands concerts de Genesis.
La mandole poursuit son chemin. Il est deux heures et demie. On dirait des anges tombés du ciel. Quel âge peuvent-ils avoir, tous ces jeunes virtuoses ? 24 ou 25 ans… Rapide soustraction : 2012 – 24 = 1988… « La beauté sauvera le monde », dit Dostoïevski.
LES BLOUSES BLANCHES
Par Michel T.
Quelle surprise de voir dès le premier dans le foule virevolter ces jeunes garçons et filles avec leur "karaku" blanc, marqué de l'insigne du Croissant rouge algérien. Très vite, le dialogue s'engagea et nous apprenons qu'il y a une cinquantaine de secouristes bénévoles dans la daïra de Mekla, que leur formation a duré 5 mois à raison d'une demi-journée par semaine. Leur enthousiasme, leur présence, leur participation ici et là nous a beaucoup touché. Merci à vous !
LE COURRIER DES LECTEURS
LENDEMAIN D'UNE NUIT DE CONTES.
Par Hanifa H. ; une fidèle
Sur la place du village, les gens ont l'air détendus, surtout après la bonne "douche" de fraicheur donnée à la place mythique, et à la folle Nuit de contes.
Les gens du village ont découvert, { Tala Mezziyen, la centième source de Djemεa. Puisse le cruel Roi des sources disparaître à jamais de leur horizon et laisser couler encore ces merveilleuses cascades et rigoles d'eau limpide et fraîche.
Ceci dit : qu'est devenue Dame Poésie dans ce neuvième Raconte-Arts ? Où sont passées Muses et Déesses de la rime et du verbe ? De grâce, un peu plus de poésie dans cet environnement qui s'y prête si bien !
Merci à tous, à chacun d'entre nous, de contribuer chacun à sa manière à la bonne réussite de Raconte-Arts.
VIE DU VILLAGE
L'équipe de Raconte-Arts présente ses sincères condoléances aux familles touchées par le deuil de Boumediene Ouahmed et de Malha Beloui. Puissent-ils reposer en paix.
L'ÉQUIPE DE RÉDACTION; DOUDOUCHE, A. DJOUDI, GHENAS, DDA MICHEL.

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